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lundi 9 décembre 2013

Washington, un univers beaucoup plus impitoyable que Dallas



Un des cartons télévisé de l'année 2013, House of Cards est MA révélation de la saison. Les fans sont Kevin Spacey et Robin Wright en tête d’affiche, la télévision n’a plus rien d’un cimetière pour acteurs grâce à de superbes rôles et des prestations impeccables. Ici nous sommes plongés dans la vie politique de Washington la tête la première.
Je suis déjà dans l’attente du démarrage de la saison 2 en février 2014. Mon goût pour les séries politiques m'a attiré vers elle sans trop d'efforts, sans parler du casting.

Devise tant de fois répétées : "Les lois sont comme les saucisses, on les aime mais personne ne veut savoir comment elles sont faites". A l’opposé d’À la Maison Blanche, plus réaliste que Political Animals ou Scandal et bien plus cynique que Boss, c’est une perle niveau intrigues et dialogues. Distribuée par Netflix et diffusée sur Canal+ en France, House of Cards est une série de chaîne câblée comme on les aime, indépendante et sans langue de bois.


Franck Underwood (Kevin Spacey) est un député influent du Congrès américain qui par vengeance envers ceux qui l’ont trahi, planifie une vengeance calibrée et diabolique, le tout en vue de la législature suprême. Sa femme, Claire (Robin Wright), présidente d’une organisation humanitaire en faveur de l’accès à l’eau, victime collatérale de ses revers, se montre son meilleur soutien et sa meilleure alliée.Cependant rien n'est jamais acquis... De plans en lois, nous le suivons dans son quotidien et on devient vite accro à tous ses plans et intrigues.


Dans le monde de Franck Underwood, les personnes sont de simples pions à déplacer et utiliser en fonction des besoins sans aucun autre but que d’arriver à ses fins. La série démontre le cynisme politique à son paroxysme, un monde où le pouvoir et l’influence passe bien loin devant l’intérêt général ou le rêve de changer la société. Les journalistes sont représentés par l’image du personnage interprété par Kate Mara, jeune avide de scoop à tout prix et manipulable à souhait, pas très flatteur... 


La saison 2 a été annoncée avec la promesse d’une saison 3, que du bonheur à suivre donc. Par manque de temps et d’envie je n’avais pas été séduite par une nouvelle série depuis quelques temps ! House of Cards ravira tout fan d'anti-héros que l'on aime détester pendant plusieurs saisons.

vendredi 12 avril 2013

Free Angela and all Political Prisoners de Shola Lynch (2011)


Free Angela and all political prisonersPour moi qui suis intéressée par cette période des années 60-70, Angela Davis est une icône incontournable. Une femme noire qui a grandi à Birmingham, Alabama dans les années 50-60 (avec tout ce que cela implique) et n’a pas transformé sa colère profonde et justifiée en haine irrationnelle et aveuglante. D’une intelligence folle, avec un charisme et une flamme toujours présente aujourd’hui, comme  son emblématique afro, elle n'a jamais rien abandonné. Je voulais voir ce documentaire, le sujet me plait mais ce fut une très bonne surprise que cela ne soit pas seulement une succession d'images d'archives avec une voix off.


Le documentaire traite de son procès. En 1970, elle est accusée d’avoir fourni les armes utilisées lors d’une tentative d’évasion qui a conduit à une prise d’otages et à la mort de plusieurs personnes dont un juge. Accusée de crimes relevant de la peine de mort, elle fuit mais est rattrapée par le FBI après une cavale digne d'un film. Au final, elle est acquittée dans une liesse mondiale. On ne peut passer à côté du fait que la liesse a beaucoup été instrumentalisée par le parti communiste à travers le monde, dans les pays où il était au pouvoir ou dans d'autres, c'était tout de même un élan quasi mondial.

Angela Davis Wanted

Elle a gagné un procès où on l’accusait plus pour ce qu’elle était: une femme, noire, communiste et activiste plus que pour ce qu’elle aurait fait. Des faits qui passent d'ailleurs au second plan. Ce documentaire est avant tout l’histoire incroyable d’une femme qui s’est trouvée prise entièrement dans les combats qu’elle menait et qui a gagné sa bataille, même si la guerre du pouvoir au peuple est loin d'être terminée.

La réalisatrice a fait un travail de montage de qualité. On est pris dans cette histoire comme dans un thriller prenant même si on connait la fin. Que ce soient les images d’archives ou les images et la voix de l’actuelle Angela Davis, c’est très fluide et on suit bien l’histoire. A la fin je me suis demandée quelle actrice oserait jouer son rôle dans une fiction ? 

Angela Davis

Une chose de plus qui me plait chez Angela Davis c’est qu’elle n’a jamais laissé tomber ses combats. Le système judiciaire américain, le système carcéral,la condition des prisonniers politiques, le système en général… Egalement son discours neutre et hors de tout sentimentalisme sur l’élection de Barack Obama. D’une femme qui a vécu tout ce qu’elle a vécu, c’est vrai et pour cela c’est encore plus fort.


Un documentaire à voir, si vous le pouvez, car les distributeurs ne sont pas d'une grande aide.

mercredi 23 janvier 2013

Argo de et avec Ben Affleck

L'académie en charge des Oscars doit le regretter maintenant mais Ben Affleck a reçu une distinction bien méritée aux derniers Golden Globes pour ce très bon film.Oui, la surprise de cette année: il n'est pas nommé dans la catégorie "Meilleur réalisateur" pour la fameuse cérémonie de février. D'accord il y a eu Gigli et Dogma mais aussi Will Hunting donc Ben Alleck n'a jamais été une cause perdue.


J'avais quand même des doutes et j'ai été le voir parce que le sujet paraissait interessant. J'ai été agréablement surprise, même si je n'ai pas vu The Town ou Gone Baby Gone me doutais que Ben Affleck était capable de beaucoup, mais là c'est mieux. J'avais laissé Ben Affleck à Jersey Girl (une pas si mauvaise comédie romantique facile à regarder...).


Oui, l'histoire est simple et prévisible mais avec assez de suspens et de tension pour accrocher jusqu'au bout. Oui, il y a les gentils d'un côté et les méchants de l'autre et les gentils Américains gagnent toujours à la fin. Il est parvenu à y un mettre un soupçon de subtilité. Un classique "Nous, Américains, on est les plus gentils et les meilleurs mais parfois on fout quand même un peu la merde et on le paie...". Cela démontre qu'il fait partie de ces Américains capables de se mettre un tout petit peu en question.

J'ai trouvé la réalisation soignée.Beaucoup de plans font partie intégrante de l'histoire et ne servent pas seulement de décors. De plus, même si la vérité historique n'est pas au centre on peut sentir qu'il a voulu y être un minimum fidèle.


Un bon moment de cinéma en tout cas. L'ambiance et le style 70s passent très bien et les acteurs sont bons, Ben Affleck en tête. Des têtes connues comme  John Goodman, Kyle Chandler ou Alan Arkin ne prennent pas toute la place et font le boulot. J'ai toujours du mal à ne pas éclater de rire en voyant Bryan Cranston (trop de Malcolm et pas assez de Breaking Bad malheureusement !) il est pourtant convaincant...


J'ai aimé, à voir selon moi sinon... Argof*** yourself !

Bande annonce