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jeudi 23 février 2012

The Black Power Mixtape 1967-1975 de Göran Hugo Olsson


Je l’ai vu il y a plus de deux mois mais ce n’est pas grave, on dira que c’est dans le cadre du Black History Month.

La première chose qui frappe c’est la musique. Rechercher la BO a été la première chose faite en sortant du ciné




Voir ce film, encensé à Sundance (oui, encore et toujours le Sundance Film Festival !) l’année dernière, n’a pas été chose facile. Une semaine après sa sortie il ne passait que dans très peu de salles à des heures improbables.

Ce documentaire rassemble des images d’archives trouvées dans la cave d’une chaîne de télévision suédoise.

Entre 1967 et 1975, deux journalistes suédois ont effectué un reportage sur le mouvement Black Power américain, suite logique du Civil Rights Movement dans le contexte de l’engagement américain au Vietnam. A travers des rencontres, des images, des interviews inédites. Commenté par des artistes d’aujourd’hui comme Talib Kweli ou Erikah Badu, mais aussi des contemporains témoignant a posteriori, il entend donner une vision, une photo de cette époque et tenter de comprendre l’évolution de ce mouvement.

Comme beaucoup de commentaires que j’ai lus, je pense que ce film est à voir comme un document historique. Pas seulement sur ce qu’il dit du mouvement de l’époque. D’abord sur la démarche même, que deux journalistes suédois (à l’époque c’est un peu l’autre bout du monde) décident d’observer cet angle. L’image de l’Amérique, la radicalité des propos de ces jeunes adultes. Les leaders du Black Power Movement comme Stokely Carmichael ou Bobby Seale ne sont pas seulement de jeunes étudiants en colère contre leurs ainés et la société. Ce sont de jeunes adultes, ils ont vu tout ce que leur société avait à leur offrir, c’est-à-dire pas grand-chose, enfin rien, et veulent la changer profondément.

« I grew up in Birmingham, Alabama! »

Au centre du film, l’interview de la jeune Angela Davis est une bombe ! On sent l’intensité de cette violence. Cette violence que le monde observe, cette violence que le monde craint. Dans de nombreux pays, pour différentes raisons les années 70 sont très violentes. Mais cette apparente violence est issue d’un mouvement de légitime défense face à la haine viscérale, la violence gratuite dont sont victimes les Noirs Américains à cette époque. Ces personnes ne font pas que refuser l’humiliation, la violence ou le fait d’être traité comme citoyen de seconde catégorie parce Noir. Dans certaines situations il s’agit tout simplement de défendre sa famille physique, s’armer et être prêt à tuer pour survivre ou protéger ses enfants, et ceci est issu de la Constitution américaine !


Trop court !

 Je suis restée sur ma faim. Des images fraîches, des interviews fortes. De plus en seulement 1h35, trop de sujets sont abordés du coup c’est frustrant. Du retour des premiers soldats noirs de retour du Vietnam en 1967, blessés après avoir combattus pour leur pays d’être traités comme des moins que rien. A 1975 et le déferlement de la drogue sur la communauté noire, assassin des possibilités d’une génération.

Un bon moment, un bon film, de la bonne musique, des discours forts.


A voir et à revoir J